La gouvernance des données géographiques : pourquoi et comment la mettre en place ?

Cet article est tiré du livre blanc de Mathieu Becker (Isogeo) et Hervé Halbout intitulé "La gouvernance des données géographiques", disponible gratuitement via ce lien.
Qu’est-ce-que la gouvernance des données géographiques ou Geodata management ?
Dans l’édition 2021 du livre blanc "La gouvernance des données géographiques", rédigé par Mathieu Becker (Isogeo) & Hervé Halbout (Halbout Consultants), la notion de "gouvernance des données géographiques" est définie ainsi :
“La gouvernance des données géographiques est une procédure (méthodes, règles, structures) qui établit et clarifie les rôles et responsabilités (production, mise à jour, diffusion) de chacun des acteurs (publics, privés, individuels), par rapport au patrimoine global de données géographiques sur un territoire d’action donné.
Elle a pour but de développer une connaissance commune de la donnée, afin qu’elle puisse être pleinement valorisée par tous les acteurs concernés, et ce en termes de (re)connaissance, d’utilisations et d’usages.”
La gouvernance des données géographiques, aussi appelée Geodata management, est donc nécessaire à une bonne gestion et valorisation de tout patrimoine SIG dans un contexte d’explosion du nombre de données disponibles et de multiplication des acteurs impliqués.
Pourquoi mettre en place une bonne gouvernance de ses données géographiques ?
Aujourd’hui, un organisme peut facilement se retrouver débordé par la masse de données accessibles, et la complexité croissante des patrimoines de données géographiques amplifie ce phénomène. En effet, au sein des SIG :
- la décomposition d’environnements complexes en couches d’informations distinctes entraîne la multiplication d’informations descriptives (sémantiques) ;
- le nombre de formats et l’accès simplifié aux outils d’édition alimentent de manière exponentielle les bases de données ;
- les patrimoines de données géographiques tendent à se diversifier au niveau des supports, sous forme de fichiers, de bases de données (géo)spatiales, avec un nombre de géoservices en constante augmentation ;
- le nombre de données dupliquées reste très important.
Les conséquences de cette complexité sont multiples :
- perte de temps pour les utilisateurs qui recherchent les données,
- charge de travail supplémentaire pour les administrateurs se retrouvant sans cesse sollicités,
- perte de qualité au niveau des analyses ayant souffert des délais d’obtention des données et du manque de connaissance général autour du patrimoine, etc.
Dans ce contexte, valoriser les données et les rendre accessibles restent parmi les plus grands défis des gestionnaires concernés : développer une bonne gouvernance des données géographiques s’avère alors essentielle.
Le catalogage et les métadonnées, piliers de la gouvernance des patrimoines de données SIG
Mais comment mettre en place une bonne gouvernance des données SIG ?
Cette question met en avant des opérations perçues comme fastidieuses par les professionnels de la géomatique : l’inventaire et le catalogage des données.
Selon Luc Vaillancourt (Baliz) : “Une donnée devrait être inventoriée, cataloguée, car le catalogage est le début de tout”. En effet, “tout ce qui ne se mesure pas, ne se gère pas” : en répertoriant progressivement l'ensemble des données disponibles, l’inventaire devient “un outil de gestion, de planification du financement de ses données”.
Autrement dit, sans un inventaire exhaustif et un catalogage de métadonnées méticuleux, il est quasiment impossible de valoriser efficacement le patrimoine SIG d’un organisme qui reste fréquemment sous-estimé.
De plus, le catalogage peut dorénavant nous permettre d’aller plus loin : il peut devenir un véritable outil de gestion pour piloter le SIG et le valoriser auprès d’autres producteurs de données métiers, au-delà des frontières de la géomatique. Il permet en effet d’établir la base principale d’un travail collaboratif entre les différents métiers et services.
La gouvernance des données géographiques en pratique
Cependant, cataloguer n’est pas une fin en soi.
Le catalogage n’a de sens que s’il est la base d’une démarche qui repose sur des finalités établies au préalable. Cataloguer l’ensemble de ses données reste en effet inutile si le catalogue est inexploité...
Pour qu’il joue pleinement son rôle, le catalogue doit ainsi être la porte d’entrée d’une série de services complémentaires :
- pour le catalogue lui-même (tri, partage, interrogation, tableaux de bords, etc.) ;
- pour les données associées à chacune des métadonnées (visualisation, extraction, etc.).
Parler de gouvernance des données n’a de sens que si une organisation est mise en place pour porter celle-ci.
Pour que les finalités des projets de gouvernance des données géographiques soient établies en amont, il faut qu'ils soient portés par une organisation humaine, par un "sponsor" à même de communiquer sur le projet et son évolution au sein de l'organisation concernée.
Il faut également disposer de référents pour participer au catalogage et au complétage des métadonnées.
Aussi, il est nécessaire que les sponsors précisent au préalable les étapes qui permettront à tous les participants de mesurer le(s) gain(s) que tout un chacun est en droit d’en attendre au regard de son investissement en temps.
Enfin, il faut se doter des outils appropriés pour valoriser efficacement son patrimoine.
Dans le cas d’un SIG « d’entreprise », chacune des composantes (acteurs, infrastructure, logiciels, applications et données) à sa propre complexité et requiert une méthode ainsi que des outils adaptés.
Les données géographiques n’échappent pas à cette règle, d'autant plus qu'un SIG d’entreprise comprend bien souvent de multiples formats (shp, ecw, dwg, bdd, gdb, etc.) auxquels s’ajoute une croissance importante des géoservices associés.
Pourtant, peu de solutions logicielles SIG ne répondent aujourd’hui véritablement aux enjeux d’une bonne gestion et gouvernance des données. En général, une solution logicielle SIG « traite, analyse croise les données, simule différents scénarios, etc. », mais elle n’a en aucun cas vocation à “gérer” les données...
C'est pourquoi, depuis 2009, Isogeo s'emploie à développer une solution de Geodata management permettant aux responsables de gérer et de valoriser leur patrimoine de données SIG de manière simple et efficace.
Isogeo, votre partenaire d’une bonne gouvernance des données géographiques
La solution Isogeo est composée :
- d’une plateforme Web centralisant toutes vos métadonnées dans un inventaire automatique et exhaustif,
- de modules complémentaires et d’applications tierces pour valoriser efficacement vos données,
- de prestations de services et d’un accompagnement personnalisé pour vous aider à mettre en place la solution.
Elle comprend notamment :
- Un Scan automatique, qui parcourt vos données et crée automatiquement les fiches de métadonnées correspondantes. Le Scan maintient également votre inventaire à jour en détectant les modifications apportées à vos données.
- De nombreux outils intégrés à la plateforme pour compléter facilement vos fiches de métadonnées (édition par lots, mots-clé, thématiques, thésaurus, etc.) et gérer le lien entre vos données et vos géoservices.
- Un validateur INSPIRE et un serveur CSW ainsi qu’un serveur DCAT pour partager vos données et métadonnées aux IDG et à data.gouv (open data).
- Des plugins (QGIS et ArcGIS PRO) et un widget (Web AppBuilder) pour retrouver et exploiter vos données directement au sein de vos logiciels métier grâce à un moteur de recherche intégré ;
- Un Portail de promotion de votre SIG mettant en avant vos données, vos équipes, vos projets…